Page Web basée sur une
"Tout ce qui n'est pas de l'éternité retrouvée est du temps perdu."
Sur une foire à la brocante saintongeaise, le voisinage déconcertant de bifaces moustériens
(vieux de 100 000 ans peut-être ...) et de haches modernes !
Destin de certaines collections : délabrement, mutilations, Outils lithiques et informatiques ! INTRODUCTION. Repérage géologique des cavernes préhistoriques de Charente-Maritime.
Point de Lascaux ou de gisement célébrissime en Angoumois ou en Saintonge ! Pourtant, la région charentaise est l'une de celles qui
ont prodigué les plus précieux témoignages aux chercheurs. Jean PIVETEAU, un de nos plus illustres paléontologues, n'écrivait-il
pas qu'on pouvait la considérer comme "un des berceaux de la science de nos origines" ? Vallées secondaires et cavernes préhistoriques de Charente-Maritime.
Cette image situe les mêmes cavités par rapport aux vallées affluentes de la Charente, lesquelles
constituèrent un terrain de chasse privilégié, dès Homo erectus porteur de la civilisation acheuléenne. Outillage acheuléen trouvé dans les alluvions de la Charente à Port-d'Envaux. Outillage acheuléen trouvé dans les alluvions de la Seugne et de la Soute. Dent d'Elephas Primigenius (La Font de l'Ile / Pons). Aperçu du comblement quaternaire du lit de la Soute,
à la faveur de travaux autoroutiers (1979) au lieu-dit "Les Montendres" à 3 km de Pons.
De nombreux vestiges, issus d'anciennes terrasses alluviales, témoignent de leur lointaine fréquentation, tels ces outils acheuléens provenant des vallées de la Charente,
de la Seugne et de la Soute, ou cette dent d’Elephas primigenius trouvée à proximité d’un affluent de la Seugne à « La Font de L’Ile ».
A la faveur de travaux autoroutiers, on mesure sur la dernière photographie toute l’ampleur du comblement sédimentaire du lit
primitif de la Soute (près de Pons).
Caverne comblée par la tourbe dans la vallée de l'Arnoult.
Le bassin inférieur de la Charente, inclus dans le département de la Charente-Maritime, offre des conditions de prospection assez ingrates.
Le karst y est moins développé qu’en Charente et les cavernes plus rares … ou très discrètes car enfouies sous le comblement holocène des vallées
(le bri et les limons résultant de la dernière transgression Flandrienne, à partir de - 10 000 ans). Cependant, de nombreuses grottes
et abris saintongeais ont livré, dès le XIXème siècle, d’abondants vestiges paléolithiques. Nous allons partir à la découverte des sites les plus
intéressants et, sur ce fil conducteur géographique, croiser quelques précurseurs de l' "histoire de la préhistoire"
saintongeaise ...
PONS. Vallée de la Soute.
La Saintonge et la Charente-Maritime entrent dès 1834 dans l' "histoire de la préhistoire" : JOUANNET, surnommé "le grand-père
de la préhistoire", présente alors au Congrès scientifique de Poitiers une étude traitant de la brèche osseuse
des Pipelards, dans la Vallée de la Soute près de Pons.
Emile COMBES.
Emile COMBES, inspiré par les premières publications de Jacques BOUCHER DE PERTHES, se consacra également à cette petite vallée saintongeaise et y
réalisa ses propres découvertes, alors qu'il exerçait la médecine à Pons, de 1868 à 1885 ... date à laquelle il devint sénateur et délaissa la
préhistoire pour une carrière politique qui le conduisit au Ministère de l’Instruction Publique puis à la Présidence du Conseil.
Publication d'Emile COMBES et topographie de la diaclase de Soute (Spéléo-Club Rochefortais).
COMBES soumet ses travaux à la Société des Sciences Naturelles de la Charente-Inférieure qui leur réserve un excellent accueil.
Les collections tirées des cavernes de la Soute sont, dès 1872, regroupées au Musée Fleuriau de La Rochelle. En 1874, les Annales
de la société publient "La brèche osseuse de Soute près Pons" qui constitue la première description stratigraphique d’un site
paléontologique quaternaire de notre région.
Dent de mammouth provenant des brèches de la Soute. Dent de rhinocéros provenant des brèches de la Soute.
Certaines pièces sont également exposées au Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon,
telle cette dent d'Elephas Primigenius et cette autre de rhinocéros à narines cloisonnées.
Falaises de Pernan (commune d'Avy).
Grotte de Pernan (commune d'Avy).
Intérieur de la Grotte de Pernan.
Relevé topographique de la Grotte de Pernan.
Emile COMBES s'intéresse bien-sûr également aux nombreuses cavités souterraines qui s'ouvrent dans les environs de Pons.
Dans "L'Age de la Pierre Taillée dans le Pays Pontois",
publié en 1874, il relate les fouilles menées dans la petite Grotte de Pernan.
Fragment de mâchoire d'hyène des cavernes.
Sous soixante centimètres de terre poussiéreuse, une argile rouge compacte et grasse contenait un petit nombre
de silex et des ossements dont quelques fragments de crâne humain, l'extrémité brisée d'un fémur, une partie de la
mâchoire d'une hyène des cavernes.
Outil moustérien trouvé à Pernan. Outil néolithique trouvé à Pernan.
Une couche de cendre et des débris de charbon semblaient attester l'existence d 'anciens foyers. COMBES conclut :
" Il y a lieu de penser que cette grotte a d'abord servi de retraite à la faune des premiers temps quaternaires et plus
tard d'habitation à quelques familles humaines ". "Coteaux de Pernan" : Lithique issu de Pernan Lithique issu de Pernan. Lithique issu de Pernan. Lithique issu de Pernan. Grotte de la Roche-Madame : porche d'entrée.
Grotte de la Roche-Madame : galerie d'entrée.
Grotte de la Roche-Madame : relevé topographique.
Dans la Grotte de La Roche-Madame, qu'il décrit en 1874 comme une "longue caverne à compartiments multiples " et débutant par un " beau cintre ",
COMBES espère pouvoir reconnaître ce qu'il appelle une "habitation de troglodytes". Il renonce rapidement et avoue : " L'ouverture d'une première
tranchée a singulièrement refroidi notre ardeur en nous révélant l'énorme masse de terrain diluvien qu'il fallait remuer avant de pénétrer jusqu'au sol fondamental. "
Grotte de la Roche-Madame : jolie draperie à indentations.
Sondage très décevant donc, mais vraisemblablement compensé par l'esthétique de ces lieux souterrains puisqu'en 1884, un rapport du Bulletin
de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d 'Aunis n'hésite pas à comparer cette caverne à " un palais enchanté
des Mille et une nuits " !
Grotte de la Roche-Madame : ornements préhistoriques ou simples cailloux percés ?
Le Musée de ROYAN possède trois très hypothétiques "pendeloques lithiques" recueillies par Robert COLLE
dans la Grotte de la Roche-Madame.
PONS. Eugène ESCHASSERIAUX.
COMBES ne fut pas le seul " pionnier " de la préhistoire saintongeaise, marquée par les personnalités d'ESCHASSERIAUX,
LESSON, BOISSELIER, MUSSET, BORDAGE, BOURRIAU, MAUFRAS, CLOUET père et fils, MOREAU, etc ...
Porche de la Grotte de Logerie à Berneuil.
Plan de la Grotte de Logerie à Berneuil.
Eugène ESCHASSERIAUX fouilla également, hélas sans succès, la Grotte de Logerie près de Berneuil,
opérant une tranchée de hauteur d'homme sans réussir à atteindre un quelconque niveau archéologique.
Galerie principale de la Grotte de Logerie.
Il considérait que cette caverne, homonyme d'un célèbre gisement Périgourdin, avait du " servir de refuge dans un pays où
les grottes et les abris sont rares " ... mais que la preuve ne pouvait résulter des " deux ou trois silex peu caractéristiques qu'on
avait trouvés mêlés par hasard au limon ".
Grotte de Logerie : beaux bifaces provenant des terrains sur-jacents. Hache polie cassée et retaillée recueillie aux environs du lieu-dit "Logerie".
Le plateau surplombant la Grotte de Logerie a donné quelques beaux bifaces (lieu-dit "Les Guérineries").
A proximité du hameau de Logerie a été reconnue une intéressante station comprenant des bifaces acheuléens et moustériens
de tradition acheuléenne, ainsi que quelques pointes de flèches et autres outils néolithiques.
PONS. Léon MOREAU. Entrée de la Grotte de Bois-Bertaud.
Galeries "paragénétiques" de la Grotte de Bois-Bertaud.
Progression dans la Grotte de Bois-Bertaud.
En 1901, Léon MOREAU, agriculteur et amateur éclairé de préhistoire, découvre au lieu-dit le Bois-Bertaud (près de Saint-Léger)
une grotte au deux tiers comblée qu'il entreprend de fouiller.
Grotte de Bois-Bertaud : brèche d'ossements calcifiés. Céramiques et crâne humain recueillis dans la Grotte de Bois-Bertaud.
Il en extrait une brèche osseuse d'os humains (une dizaine d'individus en complet désordre) surmontée de plusieurs
couches associant des dépôts culinaires (ossements de bétail - bovins, moutons, cochons - ainsi que de cheval sauvage ),
de la poterie cannelée et poinçonnée, des lames de silex, un broyeur. Les très abondants charbons de bois recueillis
furent ultérieurement datés entre 5530 et 5700 av. J.-C. Ces vestiges, exposés au Musée de Préhistoire de La Roche
Courbon, seraient à rattacher au Néolithique ancien sans que l'on puisse dire si la grotte servit d'habitat ou une sépulture avec offrandes. Topographie de la Grotte de Bois-Bertaud. Léon MOREAU (à droite) faisant visiter Outillage néolithique (Site de Fosse Ronde) : planche constituée par Léon MOREAU.
Léon MOREAU ne se cantonna bien-sûr pas aux fouilles de Bois-Bertaud.
On lui doit la découverte de plusieurs gisements préhistoriques aux
alentours de Saint-Léger et des grottes de Logerie, Bois-Bertaud, Roche-Madame.
Le site des « Sablons » lui livra de beaux bifaces acheuléens, tout comme
« La Guérinerie » et « Bois Chaillot ». La « Fosse Ronde »,
dont la toponymie saintongeaise fait référence à une cavité karstique, lui révéla
une station néolithique aussi prolifique qu'étonnante par ses petits perçoirs.
Au lieu-dit « Les Cinq Journaux », Moreau mit à jour une meule néolithique
avec son pilon. Toutes ces découvertes furent mises en valeur par Pierre
GEAY, au Musée de Préhistoire de La Roche Courbon où l'on peut encore venir les
admirer. On pourra aussi se reporter aux publications de Jean THIBAUDEAU qui
poursuivit avec succès les investigations de Léon MOREAU dans les régions de Pons
et de Gémozac.
III / Région de PONS. Site préhistorique du Lycée Technique de Pons.
Lycée de Pons : typologie de l'outillage récolté.
Ce gisement de pied de falaise fut découvert en 1966 à l'occasion de travaux de construction.
Il comportait un niveau Moustérien de type Ferrassie, riche de plusieurs centaines d'outils bien
caractérisés dont près de 200 racloirs. Le Paléolithique supérieur était également représenté
quoique mal défini. Les résultats de la fouille furent publiés en 1969 par Louis LASSARADE,
M. ROUVREAU et Alain TEXIER.
JONZAC. Repérage du site de Chez Pinaud.
Plus au sud du département, près de Jonzac, le site de " Chez Pinaud ", découvert en 1990,
correspond à un ancien escarpement rocheux avec abris sous roche en bordure d'un ancien méandre
de la Seugne. L'occupation humaine s'étale du Paléolithique moyen au début du Paléolithique supérieur
avec des niveaux moustériens de tradition acheuléenne, moustériens de type Quina, des niveaux châtelperroniens
ainsi que des niveaux probablement aurignaciens. Les fouilles sont dirigées par Jean AIRVAUX
(1998 à 2003 ) puis reprises par Jacques JAUBERT.
Vue du chantier de fouilles de Chez Pinaud. Fouilles de Chez Pinaud. Site de Chez Pinaud. Site de Chez Pinaud. Falaises et grottes des Groles, face au Site de "Chez Pinaud".
JONZAC.
En 1884, ESCHASSERIAUX signale une "station néolithique" sur les rochers d'Ortebise, déjà exploités pour
a construction. Il précise que ces rochers, qui longent, sur plus d'un kilomètre la rive gauche de la Seugne en
amont de Jonzac, " ont du primitivement servir de grotte ou d'abri " et que les populations de la pierre polie se
seraient plus tard établies au-dessus " probablement pour la culture des champs environnants ". En 1886,
M. ARNAUD, propriétaire des carrières de Bellevue, trouve au lieu-dit " La Grotte " des lames de silex et des
os brisés. Les deux pièces les plus intéressantes seraient un burin magdalénien et une corne entière d'Antilope.
En 1941, PATTE fait état de Magdalénien et de Périgordien à pointes de la Font-Robert associé à une faune
comportant de la Hyène, de l'Ours, du Cerf, du Bœuf et du Cheval.
SAINTES. Falaise et cluseau de Gros-Roc.
Porche de la Grotte des Chambres Noires.
La Grotte de Gros-Roc, ou "Grotte des Chambres Noires", sur la commune du Douhet au nord de Saintes,
a été fouillée dès 1889 par Pierre CLOUET, instituteur au Douhet et par le pontois Edmond BORDAGE, entomologiste
à la Sorbonne ...
Edmond BORDAGE en 1913, auprès d'une ammonite
... puis, dans les années 20, par Raymond BOURRIAU, médecin et naturaliste rochelais
qui contribua à la réorganisation du Muséum d'Histoire Naturelle.
Dans les années 1960-1970, de nombreux " ramassages " et fouilles sauvages furent à déplorer
sur le site de Gros-Roc.
Salle d'entrée de la Grotte des Chambres Noires.
Topographie de la Grotte des Chambres Noires.
Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires. Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires.
Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires.
Lithique récolté dans la Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
Grotte des Chambres Noires :
L'ensemble des récoltes lithiques permet de déduire l'existence d'une riche industrie moustérienne (Moustérien de tradition acheuléenne et
Moustérien de type Quina) et également d'industries du Paléolithique supérieur : Châtelperronnien ( pointes de Châtelperron ),
Aurignacien (sagaies plates, grattoirs carénés, grattoirs à museau), Magdalénien (grattoirs sur lames minces, pendeloque ornée,
petit harpon à trois dents, coquilles percées).
Pendentif, petit harpon, aiguilles provenant de la Grotte des Chambres Noires.
"Lissoir et perçoir provenant de la Grotte des Chambres Noires.
Très discret sur le matériel lithique, BORDAGE note, en 1890, la présence d'outillage osseux
(lissoirs, poinçons, aiguilles sans chas, lame aplatie en forme de fer de lance, sagaies,
hameçon en bois de cerf, fragments d'os longs d'oiseau marqués d'encoches) ainsi que d'objets de
parure (rondelle discoïde en bois de renne avec trou de suspension et pourtour biseauté orné
de points et chevrons, dent percée incisée de traits, coquilles fossiles perforées, rostre de
Belemnite Hastalus auquel l'auteur prête une fonction de poinçon). "L'Homme préhistorique" n°12 du 1er décembre 1908.
En 1908, A. BONNEAU, inspecteur de l'Enseignement primaire,
s'intéresse, avec le concours de MM. CLOUET fils et SAISY, tous deux instituteurs,
au talus de sédiments placé en avant du porche. Silex taillés moustériens de Gros-Roc.
De 1929 à 1931, Jean MOREL continue les sondages sur le plan incliné qui s'étend entre
la grotte et le ruisseau. Il conclut à l'existence de trois niveaux en place :
Moustérien charentien pur à la base, puis Moustérien charentien voisinant avec de l'Aurignacien,
enfin Périgordien évolué (soit : Châtelperronien ou Gravettien) au sommet. Amulette et renne gravé sur phalange d'ours des cavernes.
En 1973, Jean-Robert COLLE (1918-1994) publie une monographie du Douhet où apparaîssent une
"amulette en forme de tête d'oiseau stylisée" et "un petit cerf ou renne gravé sur une phalange d'ours
des cavernes", objets "ramassés dans les déblais".
Amulette "calendrier lunaire" présumé de J.-R. COLLE.
Ces objets qui figurent, en 1994, à l'inventaire des collections du Musée de Royan, sont associés à trois nouvelles
œuvres paléolithiques sensées provenir de la Grotte de Gros Roc : un nouveau renne ou cerf gravé, une amulette
trouée interprétée comme un possible calendrier lunaire, et …
Petit mammouth gravé sur os / vue d'ensemble.
Petit mammouth gravé sur os / détail.
… un amusant petit mammouth gravé sur os qui, dans l'attente d'une expertise scientifique, doit être considéré
avec la plus grande prudence quant à son authenticité et dont l'origine exacte demeure incertaine en l'absence
de précision topographique et stratigraphique.
Le mammouth pariétal de Gros Roc lors de sa découverte en septembre 1977.
Le mammouth de Gros Roc après dégagement des sédiments qui le masquaient.
Premier relevé réalisé par l'archéologue Jean-Claude MARQUET en septembre 1977.
Mammouth pariétal de Gros Roc.
Mammouth pariétal de Gros Roc.
En septembre 1977, l'archéologue Jean-Claude MARQUET avise les services archéologiques de l'existence
d'un mammouth gravé sur la paroi d'une grotte de la vallée de Gros Roc. Il précise que le support
avait fait l'objet d'un important raclage préparatoire destiné à éliminer une épaisse patine noire dont on
aperçoit quelques restes sur ses photographies. Un relevé est également réalisé par
l'inventeur de cette première gravure rupestre saintongeaise. Au début des années 2000, à l'initiative d'un prospecteur
membre du "G.B.S.", elle fera l'objet d'un nouveau signalement assorti d'une parution dans la presse ...
SAINTES. Repérage du site de Saint-Césaire et plan de la grande grotte explorée en 1970.
Ce site correspond à un ancien abri effondré implanté dans une falaise turonienne en rive Est du Coran.
A Saint-Césaire comme dans de nombreuses vallées saintongeaises, cavernes et abris préhistoriques ont
été détruits par le creusement de carrières, à ciel ouvert ou souterraines (ces dernières étant ensuite
souvent ré-exploitées comme champignonnières). En juin 1970, le Spéléo-Club Rochefortais explora et
topographia une vaste caverne recoupée puis anéantie par les principales carrières de Saint-Césaire.
Grotte "retaillée" de Peu Nouveau.
Nous avons ici un autre exemple de grotte " retaillée ", potentiellement préhistorique, dans la vallée de Peu-Nouveau,
en bordure d'un affluent du Coran, à 400 m au Sud-Ouest du gisement archéologique de "La Roche-à-Pierrot".
L'abri préhistorique de la "Roche-à-Pierrot".
En 1975, Bernard DUBINY passe au lieu-dit "La Roche à Pierrot " en se rendant à la pêche à la truite.
Là, il remarque les travaux d'aménagement d'un champignonniste qui souhaite faciliter les manoeuvres
de ses camions : une coupe de terrain laisse apparaître quelques silex taillés et des ossements d'animaux.
Bernard DUBINY soumet ces objets au petit Musée de Préhistoire de Saintes qui confirme leur origine paléolithique
puis alerte le propriétaire et le maire de la commune.
Le village de Saint-Césaire et le "Paléosite".
Sans l'intuition d'un modeste amateur de préhistoire, les prestigieuses installations du Paléosite et la fabuleuse histoire de
"Pierrette" n'auraient sans doute jamais existé !
Moulage des ossements de "Pierrette", jeune néandertalienne. Quelques outils retirés de l'Abri de la Roche-à-Pierrot.
L'archéologue François LEVÊQUE amorce alors une opération de sauvetage. SAINT-SAVINIEN Site du Rocher de Grandjean.
Grotte du Rocher : couloir d'entrée occupé par les préhistoriques.
Grotte du Rocher : brèche rubéfiée avec fragments de silex (collection Foucher).
Grotte du Rocher : base du "Puits du Figuier".
La Grotte du Rocher de GrandJean, fut fouillée en 1881 par Pierre CLOUET et Eugène LEMARIE, futur créateur du Musée de Royan.
Elle a livré un Moustérien de type Quina (collection Fouché).
Galeries de la Grotte du Rocher de Grandjean.
Topographie de la Grotte du Rocher de Grandjean.
Une industrie azilienne (vers -8000 à la fin de la séquence Paléolithique supérieur / Epipaléolithique) est mentionnée
par Jean COMBES (2001) dans " l'Abri Piphrez " de Grandjean.
SAINT-PORCHAIRE Fouilles dans la Grotte de La Vauzelle, au XIX ème siècle.
Augustin-Marie BOISSELIER, membre de la Société de Géographie de Rochefort et correspondant régonal pour
l'établissement de la carte géologique de France fut l'un des premiers fouilleurs de la Grotte de La Vauzelle. Hélas,
il ne subsiste de ses travaux qu'un article paru dans un journal local.
Porche de la Grotte de La Vauzelle dite "de La Barraude".
Report en surface de la Grotte de La Barraude.
Plan de la Grotte de La Baraude.
Michel GUEFFIER dans la Grotte de La Baraude :
rangement des "vestiges" du dépôt de fouilles des années 60 ...
Grotte de La Baraude : galerie d'entrée occupée au Paléolithique.
Grotte de La Baraude : recherche de gravures préhistoriques.
Aperçu de l'outillage récolté dans la Grotte de La Vauzelle Grotte de La Vauzelle : ensemble Paléo moyen. Grotte de La Vauzelle : ensemble de lamelles paléo sup, Grotte de La Vauzelle : ossements,
Le Moustérien était représenté, sans doute sous plusieurs faciès, ainsi que le Châtelperronien, le Magdalénien et peut-être l'Aurignacien.
Cette grotte fut par la suite dévastée par les fouilleurs clandestins.
Abri de La Vauzelle.
A une centaine de mètres au nord de la grotte s'ouvre une petite cavité sub-rectangulaire fouillée par André DEBENATH en 1967 :
l' " Abri de La Vauzelle ". Il renfermait un Moustérien de type Quina bien caractérisé, singularisé par une forte proportion de racloirs déjetés.
Bois de renne recueilli à La Vauzelle.
La faune, variée, comprenait des ossements et dents de Cheval, Renne, Bovidé, Marmotte, et, dans une moindre proportion de
Chevreuil, Ours des cavernes, Chat sauvage, Equus Hydruntinus (une sorte d'âne sauvage fossile).
SAINT-PORCHAIRE Falaises et Grottes du Bouil Bleu.
Sur l'autre rive du Bruant, la "connaissance" du complexe des Grottes de La Roche Courbon remonte également à la fin du XIXème siècle.
Porches et salle d'entrée de la Grotte principale du Bouil Bleu.
Dès 1885, dans son ouvrage " La Charente-Inférieure avant l'histoire et dans la légende ", Georges MUSSET (1844-1928)
y mentionne une occupation paléolithique.
"Grotte du Pilier" : carte postale ancienne.
Les Grottes du Bouil Bleu furent fouillées, dès 1880, par Eugène LEMARIE (1831-1897), instituteur féru d'histoire naturelle,
puis par F. BOSSE, également instituteur à Saint-Porchaire.
Moustérien du Bouil Bleu : récoltes BOSSE et CLOUET aux siècles derniers. Aurignacien du Bouil Bleu : récoltes BOSSE et CLOUET aux siècles derniers. Outillage provenant de la Grotte du Sorcier, sous le château. Outillage provenant de la Grotte du Sorcier, sous le château. Grotte du Sorcier, sous le château. Bolas issus des Grottes du Bouil Bleu et de La Baraude. Grottes de La Roche Courbon : outillage osseux. La Roche Courbon : objets en os. Grottes du Bouil Bleu : lissoir rubéfié avec dépôt d'hématite. Grottes de La Roche Courbon : bloc d'hématite.
BOSSE avait recueilli de beaux outils moustériens et aurignaciens, dont une belle pointe en os à encoches assez profondes.
Emile CARTAILHAC (1845-1921), à qui on montra cet objet, conseilla d'examiner les parois de ces cavernes afin de voir si des
dessins n'avaient pas été tracés. Récoltes de 1956 (GEAY-GABET-FONTAINE) dans la Grotte 164 du Bouil Bleu. Amulette de schiste vert découverte dans la Grotte du Bouil Bleu. Squelette gallo-romain de La Roche Courbon, découvert en 1956.
En 1956, les récoltes de Pierre GEAY (1893-1973), de Jean-Robert COLLE (1918-1994) et de Camille GABET (1902-1996)
comportent une quantité importante de beaux outils moustériens et aurignaciens typiques. Dans des conditions stratigraphiques
extrêmement floues, GEAY et COLLE mirent à jour des restes humains qui furent attribués à l'Aurignacien. En 1995, des
datations radiométriques devaient dater ce squelette de la période gallo-romaine ( entre 18 et 325 ans après Jésus-Christ ). Mâchoires et dents d'ours des cavernes.
Les brèches ossifères des Grottes de La Roche Courbon contiennent une part prédominante de dents et d'ossements de chevaux,
mais également de l'Ours, du Bison, de l'Auroch, du Renne, de la Hyène.
Grottes de La Roche Courbon : galerie terminale. Plan des Grottes du Bouil-Bleu.
LIEN vers "Grottes de la Vallée du Bruant : contexte géologique et karstique" SAINT-PORCHAIRE Vallée du Bruant et site de La Flétrie. Grottes de La Flétrie : exploration ...
Grattoir et petit nucléus rescapés des fouilles de La Flétrie ...
Plusieurs grottes sont connues au lieu-dit La Flétrie. Celles qui s'ouvrent en sommet de falaise nous sont parvenues
littéralement vidées de leur contenu préhistorique ! Le Musée de Préhistoire de La Roche Courbon en conserve
quelques traces peu exploitables, les séries lithiques du XIXème siècle mélangeant souvent du matériel tiré des
trois groupes de grottes implantées sur les deux rives du Bruant (Bouil-Bleu + Château / Vauzelle / Flétrie). Grotte du Triangle.
Dans le cadre d'un inventaire des cavités karstiques départementales, La "Grotte du Triangle", voisine de celles de La Fétrie, fut reconnue et topographiée dès 1985
par LE ROUX, FUMET et GUEFFIER de l'Association de Recherches Spéléologiques de La Charente-Maritime alors basée à Saint-Porchaire. Plaquette gravée de la Grotte du Triangle. Le triangle principal.
L’étude du bloc gravé révèlera une tête d’équidé ornée de figurations géométriques complexes : triangles,
chevrons, croisillons, lignes parallèles, médianes ou transversales … Ces dessins seront attribués au Magdalénien
( - 15 000 ans ) par le préhistorien Denis VIALOU, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle,
spécialiste de l’art paléolithique. Ils se rapprochent des "tectiformes" du Périgord (Les Combarelles, Font de Gaume,
Bernifal et Rouffignac), mais s'en démarquent par leur structure triangulaire et non trapézoïdale.
Grotte du Triangle : éclats levallois typiquement moustériens.
Grotte du Triangle : grattoir du Paléolithique supérieur.
Grotte du Triangle : prédominance des dents d'Equus caballus.
Grotte du Triangle : dents d'ours et gros ossements.
L’outillage lithique récolté concerne deux périodes : Moustérien ( vers – 50 000 ans)
pour un biface archaïque et plusieurs éclats «Levallois», Paléolithique supérieur indifférencié
(entre – 35 000 et – 10 000 ans) pour quelques éclats laminaires. Les éléments de faune
(Cheval, Bison, Renne, Hyène, Ours ) font également référence aux périodes glaciaires du Pléistocène
récent, il y a quelques dizaines de milliers d’années …
Thématique triangulaire sur la plaquette rubéfiée découverte en 1924.
Grâce au concours immédiat de Monsieur BADOIS et de Madame et Monsieur SEBERT-BADOIS, les spéléologues ont
la possibilité d’étudier trois autres pierres gravées, recueillies en 1924 dans les Grottes du
Bouil Bleu et exposées au musée archéologique du Château de La Roche Courbon. Ils y relèvent des motifs jusqu’alors
passés inaperçus : une nouvelle tête de cheval ( dite « à bec de canard » ) … et de nouveaux
triangles barrés de traits transversaux ou obliques. Leurs observations et interprétations sont
bientôt validées par Patrick PAILLET, qui, au département de Préhistoire du Musée de l’Homme,
fait autorité dans le domaine de l’art paléolithique mobilier et notamment des graphismes fins. CONCLUSION
Certaines de nos cavernes préhistoriques ont été fort justement qualifiées de "gisements martyrs" :
la détermination exacte de leurs séquences d'occupation a en effet beaucoup souffert
des méthodes empiriques de la jeune science préhistorique du XIXème siècle, des
fouilles expéditives et toujours sans repérage stratigraphique du début du XXème,
enfin de multiples "sondages" clandestins opérés par quelques irresponsables
« prédateurs » de belles pièces.
Thierry LE ROUX
Lien vers la page "Hominidés".
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