homo habilis





Le premier représentant du genre humain fut homo habilis (l’ «homme habile») qui vécut en Afrique orientale entre -2,5 millions et -1,8 million d’années. Homo habilis et son cousin homo rudolfensis maîtrisaient parfaitement la bipédie mais utilisaient aussi leur aptitude à grimper dans les arbres. Ils possédaient une capacité crânienne trois fois supérieure à leur contemporain Australopithecus. Homo habilis disposait vraisemblablement d’un langage articulé.

 

Homo habilis parcourait la savane sèche et peu arborée en se nourrissant de végétaux, de fruits, de viande prélevée sur les cadavres de gros mammifères (éléphants, hippopotames, buffles …). Il installait des sortes de cabanes circulaires sur les plages des rivières et leurs terrasses alluviales, lieux riches en galets …

 

Homo habilis a fabriqué les premiers outils en roche dure, appelés «galets aménagés». Un galet rond et massif servait à percuter d’autres galets pour les transformer en «choppers» (taillés sur une seule face), ou en «chopping-tools» (présentant deux faces tranchantes).

 

"Chopper", outil primitif à tranchant uniface.

 

 

 

 

homo erectus





Entre -1,7 et -0,5 millions d’années, homo erectus (l’ «homme debout»), abandonne les terres chaudes d’Afrique et conquiert l’Europe et l’Asie. Le terme générique d’homo erectus regroupe plusieurs types d’hommes dont homo ergaster et homo heidelbergensis.

 

Homo erectus pratique la cueillette et le charognage mais accorde également une place importante à la chasse. Il vit en tribu et établit des campements saisonniers. Il y a 450 000 ans, il domestique le feu, facteur de sécurité et de lien social.

 

Homo erectus crée les premiers bifaces. Le biface acheuléen constitue l’aboutissement du galet aménagé : les enlèvements d’éclats destinés à la réalisation du tranchant investissent les deux côtés de l’objet pour donner un outil entièrement façonné. La remarquable symétrie de certains bifaces acheuléens témoigne d’un véritable souci esthétique.

 

De récentes découvertes (University Collège Londres) battent en brèche l’ancienne thèse d’un homo erectus succédant à homo habilis : les deux hominidés seraient issus d’un ancêtre commun (vers –2 à –3 m.a.) et se seraient cotoyés pendant 500 000 ans sans entrer en concurrence.

 

Biface acheuléen.

 

 

 

 

Homo neanderthalensis





L’ homme de Néandertal, Homo neanderthalensis, apparaît lors de l’interglaciaire RISS-WÜRM (vers –200 000 ans environ) et va perdurer en Europe occidentale au cours de la dernière glaciation de WÜRM jusqu’au début du Paléolithique supérieur (vers –35 000 ans). Homo neanderthalensis et homo sapiens, qui partagent 99,5 % d’un même patrimoine génétique, coexisteront pendant au moins 5000 ans en France …

 

Anatomiquement bien adaptés à un environnement froid de steppe ou de toundra, les hommes de Néandertal chassent de grands herbivores : cerfs, rennes, bisons, chevaux, rhinocéros laineux, mammouths. Leur régime alimentaire est principalement carné. Ils occupent les abris sous roche, les entrées de grottes, des sites de plein air. Les néandertaliens sont les auteurs des premières sépultures. Elles portent la marque de rituels funéraires suggérant une conscience de l’Être ... voire la croyance en un "au-delà". La manifestation de préoccupations esthétiques ou symboliques est attestée : collectes de fossiles et minéraux rares, utilisation de l’ocre, gravure de traits et de signes rudimentaires sur des os ou des pierres.

 

Les populations néandertaliennes ont élaboré un outillage complexe, notamment représenté par les industries du Moustérien : racloirs, pointes, denticulés … Néandertal adopte des modes de débitage plus économiques que ceux de ses prédécesseurs qui «sculptaient» les outils. Il fait preuve de facultés d’abstraction et d’anticipation : la méthode dite «de Levallois» consiste ainsi à préparer un bloc de silex («nucléus») afin que sa fragmentation permette d’obtenir des éclats de formes prédéterminées (susceptibles de "retouches" ultérieures). Certains outils étaient ensuite emmanchés.

 

Racloir moustérien.

 

 

 

 

homo sapiens





L’émergence de l'homme moderne, homo sapiens, se produit en Afrique il y a environ 195 000 ans. Il y a 36 000 ans, l’ homme de Cro-Magnon essaime en Europe occidentale. La population mondiale d’ homo sapiens se résume alors à quelques centaines de milliers d’individus (contre six milliards aujourd’hui !). Cro-Magnon connaîtra la seconde partie de la grande glaciation de WÜRM. Le recul des glaces et l’adoucissement climatique vont bientôt correspondre à une phase d'explosion démographique de l’espèce humaine ...

 

L’ homme de Cro-Magnon est un nomade chasseur-pêcheur-cueilleur qui exploite des territoires de plus en plus étendus. Comme Néandertal, il utilise les porches de cavernes ou construit des huttes de peaux armées de gros ossements et de défenses de mammouth.

 

Cro-Magnon est porteur d’une nouvelle culture qui ne cessera de progresser pendant près de 30 000 ans. Il «invente» l’Art (peintures, gravures et sculptures, pariétales ou mobilières), tantôt considéré comme l'expression de mythes ou associé à une forme de spiritualité (théorie du chamanisme). Le débitage laminaire et lamellaire du silex marque une nouvelle étape technologique. L’outillage se diversifie : lames, grattoirs, burins, perçoirs, pointes à cran. Cro-Magnon confectionne de nombreux outils en os et en ivoire : sagaies, harpons, aiguilles. Avec Cro-Magnon, l’évolution culturelle atteint un tel développement qu’elle va surpasser l’évolution biologique …

 

 

Pointe à cran solutréenne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A écouter, à lire, à regarder, en marge de la préhistoire et de ce simple et bref mémento :

 

"No tears to cry
No feelings left
This species has amused itself to death
Amused itself to death"


(Roger WATERS)


Ecouter "Amused to death" (vidéo)

Ecouter "It's a miracle" (vidéo)

 

 

 

 

 

 

Voir le film "LA BELLE VERTE"

 

 

 

 

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