(c) La Roche Courbon

 

 

 

RECHERCHES & DECOUVERTES PREHISTORIQUES / ROCHE COURBON et VALLEE DU BRUANT




Page "GROTTE DU TRIANGLE" (mise en ligne en 2006)/

1° - Description de la "Grotte du Triangle".
2° - Historique des explorations.
3° - Ossements / lithique.
4° - La plaquette gravée ( nombreuses photographies ).
5° - Conclusion / Addenda / Bibliographie.


LIENS /

A - "Historique d'une découverte préhistorique" ( journal partiel des explorations ).
B - Les "inventeurs" ...
C - Des triangles dès le Paléolithique ?





II - Contexte géologique et karstique.

a / Géologie.
- Crétacé / Tertiaire / Quaternaire ...
- Structure et tectonique.

b / Karstologie.
- L'incidence de la fracturation.
- Un paléokarst réactivé ...
- L'envasement holocène.
- Macro et micro-spéléoformes.





III - Historique des recherches préhistoriques à La Roche Courbon et dans la Vallée du Bruant.

a / Les Grottes du Bouil-Bleu.
b / La Grotte du Château ou "du Sorcier".
c / La Grotte de La Baraude.
d / L'Abri de La Vauzelle.
e / La Grande Diaclase de La Vauzelle.
f / Les Grottes de la Flétrie.
g / Le Trou de la Salamandre.
h / La Grotte de Chez Coureau.
i / La Grotte des Piliers.

( Page en cours / texte et photographies : Thierry LE ROUX de R.S.A. 17 )






IV - De nouvelles découvertes.

a / La "Grotte du Triangle" et sa plaquette gravée.
b / Les nouvelles gravures de la Grotte du Bouil-Bleu.








V - Lithique et occupation des sites.







 

 

 

III - HISTORIQUE DES RECHERCHES PREHISTORIQUES A LA ROCHE COURBON ET DANS LA VALLEE DU BRUANT.

 

a / Grottes du Bouil-Bleu..

La connaissance des Grottes du Bouil-Bleu est très ancienne. Le site a souffert, au XIXème siècle, de fouilles hâtives sans contexte stratigraphique ni publication puis, jusqu’à nos jours, des récoltes clandestines de collectionneurs. Dès 1885, dans son ouvrage « La Charente-Inférieure avant l’histoire et dans la légende » (*1), Georges MUSSET y mentionne une occupation préhistorique. E. LEMARIE et F. BOSSE ( ce dernier instituteur à Saint-Porchaire ) y pratiquent des fouilles dès 1880. M. CLOUET rapporte que la collection de F. BOSSE comptait de beaux outils moustériens et aurignaciens. Il signale également la présence d’une belle pointe en os à encoches assez profondes.

En 1886, des membres de la Société d'Histoire Naturelle de la Charente-Inférieure et de la Société de Géographie de Rochefort se déplacent à Saint-Porchaire à l'occasion d'une " excursion géologique ". Ils s'avisent de la présence d'une " brèche osseuse à silex taillés " dans les Grottes de la Baraude et de La Roche Courbon : " Sur certains points, les parois de ces grottes sont couvertes d'une couche stalactite de carbonate de chaux assez épaisse qui renferme des dents d'animaux de grande taille, des instruments en os et en silex. Les gisements de cette nature sont très rares dans notre département. Celui-ci paraît remonter, par ses silex, à l'époque moustérienne. " (*2)

En 1913, dans un bulletin de la carte géologique de l’Armée, J. WELSCH écrit : « Je puis citer une trouvaille intéressante qui a été faite par M. CLEMENCEAU, receveur des contributions directes à Cozes (Charente-Inférieure), et que j’ai pu examiner en 1893. C’est celle d’une petite plaque en ivoire ( ou en os ) avec un éléphant gravé, avec deux trous de suspension ; elle provenait de fouilles faites dans un abri ou grotte de Roche Courbon, près Saint-Porchaire. » (*3)

 

 carte postale ancienne - auteur et éditeur inconnus

Ci-dessus et ci-dessous : cartes postales anciennes du site des Grottes du Bouil-Bleu.


 carte postale ancienne - auteur et éditeur inconnus

 

Dès 1910, Pierre LOTI tente de sauver le domaine des « coupeurs de forêts ». Dans « Le château de la Belle-au-Bois-Dormant », il poétise le « lieu unique » de ses escapades enfantines, de ses « visions les plus passionnées de nature et d’exotisme ». Il célèbre la « nuit verte » des « voûtes de feuillage », les falaises aux « roches d’un grisâtre un peu rose », les « profondes entrées obscures » des « grottes préhistoriques » où « rien n’a dû beaucoup changer aux entours, depuis les temps où des hôtes primitifs y aiguisaient leurs couteaux de silex ». LOTI raconte aussi ses incursions souterraines : « J’aimais m’y aventurer jadis avec une lampe et un fil conducteur, et je me rappelle qu’une fois, vers ma quinzième année, j’avais failli me perdre dans le dédale de ces galeries, que tapissent comme d’épaisses coulées de neige ou de lait, et qui étaient toutes de la même blancheur de suaire. » (*4)

 

(c)  TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

Inscription dans le rocher, à l'amorce Nord de la ligne de falaises.

 

En novembre 1924, Marcel CLOUET annonce, dans le Bulletin de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, sa « trouvaille faite au cours d’une excursion dans une des grottes préhistoriques de la Roche Courbon », d’une première pierre plate à dessins. Il précise : « Elle avait été mise en surface par des fouilleurs inexpérimentés qui ont bouleversé en ce point une partie des gisements ; elle avait été brisée en deux parties, nous avons heureusement pu retrouver les deux morceaux. »

Il poursuit : « Il y a plusieurs dessins dont les traits s’entremêlent parfois. Le dessin qui atteint les plus grandes dimensions représente un mammouth. D’autre part, un petit animal, d’une détermination difficile, est figuré en bas-relief vers le bas du pied de derrière du pachyderme. L’interprétation des autres dessins ne saurait être faite hâtivement, car il s’agit de motifs qui semblent se rapporter à la première époque glyptique ; l’ensemble est d’ailleurs quelque peu grossièrement exécuté. » (*4) On notera que la mention d’une petite représentation animalière en ronde bosse ne fut jamais reprise par les auteurs du XXème siècle.

 

(c)  TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

La pierre « aux mammouths emboîtés » : exposée au
Musée de Préhistoire du Château de la Roche Courbon.

 

(c) TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

"Pierre à dessins" ou "aux mammouths emboîtés" :
animal figuré dans les pattes arrières du pachyderme.
A découvrir au Musée de Préhistoire du Château de la Roche Courbon.

 

Si, en 1924, Marcel CLOUET ne fait référence qu’à une seule « pierre à dessins », un nouvel article paru dans la même revue en 1926 fait état de « trois pierres plates » à gravures. Il en donne une description qu’il reprendra, presque mot pour mot, en 1933, dans « L’Aunis et la Saintonge des origines à la Guerre de Cent Ans », ouvrage réalisé sous la direction de L. CANET, Inspecteur d’Académie, puis, en 1934, dans un article paru dans les annales du 11ème Congrès Préhistorique de France qui se tint à Périgueux.

 

(c) TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

La « plaquette rubéfiée », présentée au Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon.

 

Le lieu de la découverte est confirmé : « dans un recoin, se rattachant à un des couloirs qui, à droite, partent de la grotte principale et à quinze mètres de l’entrée ». On apprend que les « chercheurs » avaient ramené en surface de nombreuses pierres, que l’examen des parois permet d’estimer à 35 centimètres à peine l’épaisseur de la couche archéologique, et qu’un certain nombre de silex et quelques os brisés furent également recueillis.

Ces silex incluaient « une pointe moustérienne de base assez large » ainsi que " des éléments de forme nettement aurignacienne dont quelques-uns seulement étaient cacholonnés de blanc : burins, grattoirs carénés ". On lit ensuite que " de minuscules pointes en silex résultant de retouches lamellaires caractéristiques de cette époque étaient fréquentes ". La présence d’éclats et de fragments de lames peut-être apparentés à des époques plus récentes est notée. Parmi les débris d’os, « indéterminables parce que trop petits », la présence d’une pointe et de possibles traces de travail sommaire sont évoquées.

Les descriptions de Marcel CLOUET comportent quelques détails fort intéressants. S’agissant de la première plaquette ( dite « pierre à dessins » ), il souligne ainsi que les traits les plus profondément incisés étaient, aussitôt la découverte, « enduits de couleur rouge qui disparut sous le lavage ». En outre, il distingue, à l’arrière des pachydermes, outre le petit animal déjà spécifié, deux tracés de poissons. Marcel CLOUET remarque que la seconde pierre est également affectée par « des malaxages de couleur rouge » et prête aux dépressions qu’on y rencontre la fonction de « retenir la matière colorante ». Quant à la troisième pierre, il y relève « de très légers graffiti qu’on ne saurait interpréter ».

Toujours selon Marcel CLOUET, l’Abbé Henri Breuil attribua un âge aurignacien à la première « pierre à dessins » ( il semble que les autres gravures n’aient jamais fait l’objet d’une telle « expertise »). D’autres dessins furent recherchés, sans succès, sur les parois des galeries, et ce « malgré de réelles difficultés » et « jusqu’à plus de 80 mètres dans le coteau » … M. CLOUET indique cependant que de « nombreux et curieux traits, dont l’ancienneté ne saurait être mise en doute » attirèrent son attention. (& 6)

En 1939, Marcel CLOUET exécute une coupe, de l’extérieur de la grotte jusqu’au fond de la « Grande Rotonde », sur une longueur de 13 m. Il y récolte de nombreuses pièces moustériennes et aurignaciennes mais constate d’importants remaniements dus aux fouilles clandestines antérieures et conclut « il ne restait plus rien d’intéressant des gisements primitifs. Il ne fut pas possible de suivre la superposition des différentes industries lithiques, le mélange était trop complet. » (*7)

 

(c) TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

Grottes du Bouil-Bleu : plan levé en 1948 par J.M. DEBRUGE.
(Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon)

 

En 1956, à la demande de Paul CHENEREAU, propriétaire du château, Pierre GEAY, Camille GABET et Robert COLLE procèdent à des « fouilles » sous le porche principal et dans les diverticules secondaires « avec d’autant plus de tranquillité d’esprit que le sol passait pour avoir été entièrement fouillé », explique Robert COLLE. (*8)

Il relate avoir déjà ramassé « quelques jolies pièces » dans cette grotte : « un grattoir caréné, une pointe de Chatelperron et une jolie aiguille en os portant des encoches magiques ».

Plusieurs tranchées sont donc ouvertes jusqu’au sol rocheux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des porches principaux, et livrent en trois jours « une quantité importante de beaux outils moustériens et aurignaciens typiques », destinés à enrichir les collections du petit musée archéologique du château. Contre l’entrée gauche de la grotte principale (dite aussi grotte « 164 »), à 25 cm de profondeur, un os humain est mis à jour ...

La partie supérieure d’un squelette « de couleur rougeâtre » est bientôt dégagée. « La tête reposait sur une pierre plate, tournée vers l’Est / Sud-Est », « un silex était fiché dans l’écaille du temporal gauche », « trois beaux outils » étaient disposés autour des ossements : « un burin bec de flûte, un caréné, un grattoir sur bout de lame ». (*9) La ligne noire d’un foyer apparaît sous l’humérus droit. Cet agencement semble plaider en faveur d’une sépulture intentionnelle dans un contexte archéologique aurignacien ...

Le doyen PATTE, directeur de la circonscription archéologique de Poitiers, se rend sur les lieux et, invoquant la faible profondeur du gisant, émet l’hypothèse d’un enfouissement à l’époque historique. Puis les grottes qui « n’étaient pas jusqu’ici protégées » furent ceintes de piquets et de barbelés et la sépulture découpée, plâtrée, coffrée, et transportée « à l’abri des curieux et des vandales ».

A l’appui d’une sépulture aurignacienne, Pierre GEAY expose qu’ « il a été trouvé autrefois, dans cette grotte, quantité d’outils : lames, pointes, carénés, museaux, burins, rabots, etc … et beaucoup de faune froide : ours et hyène des cavernes, cheval, bison, bouquetin, renne. L’industrie osseuse étant représentée par des pointes de sagaies et des lissoirs … Mais, incontestablement, les plus intacts, les plus caractéristiques outils d’un Aurignacien moyen ont été recueillis par nous, précisément autour et sous le squelette. Six burins bec de flûte se trouvaient à proximité. Or, à notre connaissance, il n’avait pas encore été rencontré ici de burins de cette sorte. » (*9)

Robert COLLE tente de déterminer une stratigraphie à l’emplacement de la fosse, approfondie jusqu’au sol calcaire rencontré à 96 cm de profondeur. Il distingue sommairement, de haut en bas :

- à 10 cm : « un foyer probablement récent »,
- à 26 cm : « 4 petits éclats et un morceau de lame »,
- à 39 cm : « peut-être de la terre de foyer »,
- à 46 cm : « 2 petites lames cassées et un très joli petit grattoir
double qu’on dirait magdalénien ou aurignacien évolué »,
- à 54 cm : « 9 morceaux d’os » ( dont un présumé « lissoir » avec « incrustation de calcite et d’un petit coquillage »),
« 2 petites lames, un racloir aux extrémités retouchées, 4 grattoirs de bouts de lames et 3 burins »,
- à 56 cm : « 6 lames cassées, 2 racloirs, un poinçon en silex, un poinçon en os (douteux), 1 petit grattoir caréné (douteux), une dent de renne »,
- à 59 cm : « 2 éclats, un beau burin gris, une dent de cheval »,
- à 62 cm : « 2 éclats, une lame cassée, un petit os long »,
- à 66 cm : « une lame aurignacienne cassée avec trace d’ocre rouge »,
- à 68 cm : « couche stérile d’argile jaune » ( surmontée par une argile de décalcification rouge ),
- à 96 cm : « peu de silex mais très beaux et, sauf erreur, moustériens : un uniface et une sorte de racloir ».


Robert COLLE insiste sur « l’extrême richesse » du niveau situé entre –54 et –56 cm, sur « l’abondance assez extraordinaire des burins » (7 au total ) et leur concentration autour du cadavre. (*10)

 

(c) TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

Squelette d'époque gallo-romaine découvert dans la Grotte du Bouil-Bleu
(Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon).

 

En 1993, une datation par la méthode du carbone 14 ( Tandétron ) est appliquée à un fragment de côte du squelette. Elle infirme définitivement la thèse d’une sépulture paléolithique en donnant un résultat de 1860 +/- 60 ans BP ( soit 18 à 325 ans après Jésus-Christ ), ce qui correspond à la période gallo-romaine. Deux autres sépultures gallo-romaines étaient déjà anciennement connues à La Roche Courbon : l’une dans la grotte située sous le mur de la fuie, l’autre dans le Bois du Châtelet qui fait face au château. (*11)

Ce résultat invalide également une stratigraphie établie dans un contexte qui avait pu subir des remaniements conséquents ou partiels.

En 1992, un début de désobstruction spéléologique révèle la présence de dents, d’ossements et de silex en bordure d’une galerie qui se développe en arrière et autour de « la Grande Rotonde ». Un « sauvetage urgent » est opéré et permet de vérifier qu’il n’existe pas de couche en place à l’exception d’une brèche ossifère « vraisemblablement d’âge paléolithique » et qui « contient une part importante d’ossements de chevaux ». (*12)

Officielles ou "clandestines", les « fouilles » menées depuis plus d’un siècle dans la Grotte du Bouil-Bleu n’ont jamais livré de coupe stratigraphique fiable … La découverte de secteurs "épargnés" ( par exemple sous des éboulis ) devrait permettre de bientôt remédier à cette lacune.

 

(c) TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

Michel GUEFFIER (1933-2004), explorateur souterrain et archéologue,
initiateur de la spéléologie Charentaise-Maritime, dans les Grottes du Bouil-Bleu.

Sur un plan purement spéléologique, le Spéléo-Club Rochefortais, conduit par nos amis et maîtres Michel GUEFFIER et Joël MAGDELAINE, avait, en 1967, très précisément topographié le demi-kilomètre de galeries et salles de ce labyrinthe hypogé. Un plan en bois, illustré de photographies, fut confectionné puis exposé au musée de préhistoire du château de La Roche Courbon. Certaines chatières furent « forcées » et livrèrent accès à des prolongements jusqu’alors inconnus, dont une nouvelle salle contigüe à celle de « L’Enfer » et un interminable laminoir qui se développe à un étage inférieur.

 

 

 

 

b / Grotte du Château ou "du Sorcier".

Située dans le parc, elle s’ouvre dans le rocher sous-jacent au château. Les collections du musée y font état d’une industrie moustérienne et aurignacienne. La curieuse pierre « gynécomorphe » provient également de cette unique salle souterraine. Robert COLLE écrit : « Dans la « grotte du sorcier » de la Roche Courbon, on a trouvé une pierre sculptée en forme de sexe de femme couverte de silex taillés (offrandes ?). Cette pierre, qui prouve un culte de la fécondité magdalénien, est visible au musée préhistorique du château de La Roche Courbon. » (*15)

 

(c) TLR / Musée de Préhistoire de La Roche Courbon

« Pierre gynécomorphe » découverte dans la « Grotte du Sorcier ».
(Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon)

 

 

 

 

c / Grotte de La Baraude ou de La Vauzelle.

Sur l’autre rive du Bruant, la Grotte de La Baraude ou de La Vauzelle, fut fouillée à la fin du XIX ème siècle par A. BOISSELIER, dont le seul rapport se résume à un article paru dans la presse locale. Quelques silex sont exposés au Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon (associés par périodes à des pièces provenant des Grottes du Bouil-Bleu ) et permettent de conclure à la présence d’un Moustérien multiforme, de Châtelperronien, de Magdalénien et peut-être d’Aurignacien (lamelles Dufour). (*13). Cette grotte, comme de nombreuses autres de la Vallée du Bruant, fut victime de pillages et de déprédations. Elle s'étend sur 150 m, alternant de majestueuses diaclases parallèles et d'étroits conduits transversaux.

 

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Recherche de gravures ou de dessins dans la Grotte de La Baraude ...

 

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Topographie de la Grotte de La Baraude.

 

 

 

 

d / Abri de La Vauzelle.

A une centaine de mètres au Nord de la Grotte de La Baraude, un abri aussi petit que discret s’ouvre au sommet d’une large diaclase encombrée de blocs d’effondrement et de sédiments argileux. Ayant échappé à l’attention et aux méthodes des archéologues du XIX ème siècle, il se prêtait à une fouille potentiellement instructive ... Celle-ci fut réalisée, en 1967, par M. André DEBENATH, et livra une industrie consistant pour l’essentiel en un Moustérien de type Quina singularisé par une forte proportion de racloirs déjetés (9%). Sur 106 outils, une dizaine seulement sont à rattacher au Paléolithique supérieur. La faune comprenait des espèces variées : Cheval, Renne, Bovidé, Marmotte, et dans une moindre proportion Chevreuil, Ours des cavernes, Chat sauvage et Hydrontin. (*14)

 

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L'Abri de La Vauzelle, étudié par le Professeur André DEBENATH.

 

 

 

 

e / Grande Diaclase de La Vauzelle.

Une "suite", encore exiguë, s'esquisse à la base de cette profonde diaclase qui voisine avec une source. Cette cavité est en cours d'exploration et d'étude.

 

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Franchissement d'une étroiture à la base de la Diaclase de La Vauzelle.

 

 

 

 

 

f / Grottes de La Flétrie.

Au nombre d’une dizaine, elles jalonnent les deux rives du Bruant, à 500 m au sud en ligne droite des Grottes du Bouil-Bleu. Dévastées par les fouilles empiriques du XIX ème siècle puis d’autres, illicites, au XX ème siècle, il ne subsiste aucune information viable du contenu archéologique des cavités supérieures, hors les quelques pièces moustériennes et aurignaciennes présentées au Musée de Préhistoire du Château de La Roche Courbon. Plus en amont, le comblement tourbeux a préservé les gisements de nombreux porches inférieurs ...

 

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Porche d'une des Grottes de la Flétrie en rive Est du Bruant.

 

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Galerie d'une des Grottes de la Flétrie en rive Ouest du Bruant.

 

 

 

 

g / Trou de La Salamandre.

Découvert par Michel GUEFFIER dans les années 60, il est topographié par le Spéléo-Club Rochefortais en 1967. Il se compose d'une salle de belles proportions à forte pente. Point de vestiges préhistoriques ... mais au fond s'amorce un complexe de diaclases très corrodées, en liaison évidente avec les grottes de la vallée et notamment celle très proche du "Triangle".

 

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Entrée du Trou de La Salamandre.

 

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Concrétions coralliformes au fond du Trou de La Salamandre.

 

 

 

 

h / Grotte de Chez Coureau.

Repérée par Michel GUEFFIER dans les années 60, le Spéléo-Club Rochefortais l'annexe à son inventaire départemental en mai 1967. Cette grotte s'ouvre en bordure de la "Combe du Cloître", vallée sèche typiquement karstique ( lapiès, dolines, émergences ... ) qui rejoint celle du Bruant.

Le porche, très difficile à retrouver parmi les broussailles et les troncs abattus, donne dans une belle salle qui se poursuit, plein Nord, par un couloir prometteur trop vite interrompu par une trémie. Nous devons revoir cette intéressante cavité, dotée de divers aménagements : bassin, dispositif de fermeture, petite banquette, emplacement présumé d'un foyer, muret de stabilisation d'une trémie terminale ...

 

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Salle d'entrée de la Grotte de Chez Coureau.

 

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Aménagement d'un système de fermeture de la grotte.

 

 

 

 

i / Grotte des Piliers.

Cette entrée est parcourue par un courant d'eau qui sourd des alluvions d'une petite salle, gardée par une étroiture très ... sélective !

 

(c) TLR

Entrée de la Grotte des Piliers.

 

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Trous d'obturation du porche au seuil de la "Grande Rotonde".

 

 

 

 

 

Cet article passe nécessairement sous silence toutes les découvertes récentes : nouvelles grottes, nouvelles gravures en cours d'authentification, système d'encoches et de virgules de fermeture en cours de relevé et d'interprétation, etc ... Les résultats des recherches et études en cours feront l'objet de futures publications dans "cavernes en saintonge".

Occupée depuis plus de 50 000 ans, l'immense Vallée du Bruant offre un extraordinaire potentiel d'investigation archéologique. Et la quête de témoignages artistiques des débuts de l' "humanité", au sein du monde passionnément sauvage, mystérieux et atemporel des cavernes saintongeaises, constitue un bon antidote aux valeurs quelque peu matérialistes et "déshumanisées" de notre XXIème siècle ...

T.L.R.

 

(c) TLR

Prospection en aval de la Vallée du Bruant ...

 

 

 

 

 

RENVOIS BIBLIOGRAPHIQUES :


(*1)
La Charente-Inférieure avant l’histoire et dans la légende avec carte préhistorique en trois couleurs par Georges MUSSET, Ed. Léon Clouzot – Niort 1885.

(*2)
Saint-Porchaire - Station préhistorique.
Recueil de la Commission des Arts et Monuments Historiques de la Charente-Inférieure. 3ème série, Tome I - 1886. p.37.

(*3)
Bulletin de la carte géologique de l’Armée, numéro 133, tome XXII (1912). Mai 1913. Saintonge,
Angoumois, Médoc, par M. Jules WELSCH, collaborateur principal.

(*4)
Le château de la Belle-au-Bois-Dormant, Pierre LOTI. Ed. Calmann-Lévy 1910.

(*5)
Dessins de l’époque préhistorique dans les grottes de La Rochecourbon, par Marcel CLOUET,
Bulletin de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, XLI ème Volume – 1ère Livraison 1924 ; p. 152-153.

(*6)
Pierre à dessins préhistoriques de la grotte de La Roche Courbon, par Marcel CLOUET,
Bulletin de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, XLII ème Volume – 1ère Livraison 1926 ; p. 179-183.

(*7)
Rapport dactylographié de Marcel CLOUET. Vers 1940.

(*8)
Saintonge Mystérieuse, Aunis Insolite, Robert COLLE, Ed. Rupella - La Rochelle 1976.

(*9)
Sur la découverte d’un squelette aurignacien en Charente-Maritime, par Pierre GEAY.
Bulletin de la Société Préhistorique Française, 54 – p. 193 à 197 ; 1957.

(*10)
Essai de stratigraphie dans la grotte « 164 » du Bouil-Bleu à la Roche Courbon, par J.R. COLLE.
Bulletin de la Société Préhistorique Française, 54 – p. 197 à 200 ; 1957.

(*11)
Le squelette réputé aurignacien de la grotte du Bouil-Bleu à la Roche Courbon, Saint-Porchaire
(Charente-Maritime ), par FOUCHE P., TISNERAT N., VALLADAS H., DUDAY H. et GACHINA J.
Bulletin de la Société Préhistorique Française, 92 – pages 443 à 444 ; 1995.

(*12)
Note sur un sauvetage urgent à la grotte du Bouil-Bleu (Saint-Porchaire, Charente-Maritime),
Par FOUCHER P., GASCHINA J.
Bilan scientifique 1992 du Service Régional de l’Archéologie de Poitou-Charentes, 1993, p.37.

(*13)
Néandertaliens et Cro-Magnons : les temps glaciaires dans le bassin de la Charente.
Par André DEBENATH.
Editions Le Croît vif – 2006.

(*14)
Le Moustérien type « Quina » de la Vauzelle (Charente-Maritime), par André DEBENATH.
Bulletin de la Société Préhistorique Française, 1968 / Tome LXV Fasc. I – pages 259 à 268.

(*15)
La condition féminine de la préhistoire à nos jours en Aunis et Saintonge.
Par Robert COLLE.
Editions Rupella - 1989



N.B. / Sur toutes les pages consacrées à la préhistoire de La Roche Courbon, les citations ( textes des archéologues des années 1920 ou 1950 ) ne respectent pas toujours la terminologie actuellement correcte.

 

 

 

 

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